L'Hebdo #066 : les ETF bitcoin, vendre un bien hérité avant la fin de la succession, l'IA en 2030

📈 Les news qui ont fait bouger les marchés cette semaine

1. Les actions en positif cette semaine

Les actions ont terminé la semaine en hausse, avec en point d'orgue une fin sans incident vendredi, le S&P 500 augmentant de 0,1 % et le Dow Jones perdant 118 points (principalement en raison de la faiblesse des actions de UnitedHealth), l'attention se portant sur les annonces de bénéfices des entreprises, les données sur l'inflation des prix à la production et l'escalade des frappes aériennes au Yémen en représailles aux attaques contre les navires de transport en mer Rouge. Les rendements obligataires ont baissé, le taux de référence à 10 ans se maintenant en dessous de 4 %, tandis que les taux à plus court terme ont baissé davantage, reflétant les implications en termes de politique monétaire des données sur l'inflation, meilleures que prévu, publiées vendredi. Les actions mondiales ont globalement progressé, grâce à des gains importants en Europe et à la poursuite de la hausse des actions japonaises, qui a permis à l'indice Nikkei d'atteindre son plus haut niveau depuis 34 ans.

 

2. Les résultats de l'inflation US au cœur des préoccupations de la semaine

Jusqu'à jeudi, les investisseurs ont retenu leur souffle. Ce jour-là, la statistique phare de la semaine devait leur confirmer ce qu'ils espéraient depuis des mois : un nouveau ralentissement de l'inflation aux Etats-Unis. Or, il n'en a rien été. L'indice des prix a augmenté en décembre de 3,4% sur un an. Hors alimentation et énergie, la hausse était attendue par les économistes à 3,8% et elle s'est établie à 3,9%. Ce dérapage imprévu devrait, en toute logique, dissuader la Réserve fédérale d'abaisser les taux d'intérêt dès le mois de mars, comme l'espère le marché. Rien n'est gravé dans le marbre. Certains experts ont pointé que cet emballement des prix à la consommation ne serait que provisoire, et les données plus modérées pour les prix à la production, annoncées vendredi, ont remis du baume au coeur des boursiers. Par conséquent, Wall Street n'a pas complètement perdu espoir d'un geste de la Fed au printemps.

 

3. La saison des résultats commence avec les banques

La croissance des bénéfices des entreprises sera, selon moi, un indicateur clé pour les marchés au cours de l'année à venir. C'est pourquoi les annonces de résultats du quatrième trimestre seront au centre de l'attention au cours des prochaines semaines, les grandes banques donnant le coup d'envoi. Les résultats globaux des banques ont été plutôt bruyants en raison de plusieurs facteurs spécifiques à l'entreprise et ponctuels, mais si l'on examine certaines des tendances sous-jacentes, la croissance des revenus dans les principaux segments bancaires semble se maintenir raisonnablement bien tandis que les provisions pour pertes sur prêts augmentent, une combinaison qui est cohérente avec l'opinion selon laquelle l'économie reste solide, mais se dirige vers une croissance plus faible à l'avenir, sous l'effet d'une modération des dépenses de consommation. D'une manière plus générale, les bénéfices du quatrième trimestre seront déterminants pour l'évolution des bénéfices en 2024, le consensus tablant sur une croissance des bénéfices d'environ 12 % pour l'année. Une solide augmentation des bénéfices des entreprises constituerait, selon moi, un vent arrière favorable et nécessaire à la performance future des marchés boursiers.

 

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📰 Le dossier de la semaine : Qu'est-ce que l'approbation des ETF Bitcoin implique ?

La validation tant attendue par la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine des ETF Bitcoin constitue un tournant majeur pour le secteur des cryptomonnaies. En rendant le bitcoin plus accessible via les circuits d'investissement traditionnels, ces ETF pourraient séduire davantage d'investisseurs et potentiellement générer un afflux massif de capitaux dans le monde des cryptomonnaies. Ainsi, la décision de la SEC joue un rôle crucial dans l'évolution de l'investissement en bitcoin. Mais qu'est-ce que cette approbation signifie dans les faits? C'est ce que nous allons voir aujourd'hui. 

 

En quoi consiste un ETF Bitcoin ?

 

Un ETF Bitcoin, ou fonds négocié en bourse, permet d'investir facilement dans le bitcoin via les marchés financiers et les comptes de courtage existants (votre compte-titre par exemple). Cette méthode évite d'avoir à acheter ou vendre la monnaie numérique directement sur les plateformes d'échange de cryptomonnaies ou ce qu'on appelle en peer-to-peer.

Bien que des pays comme le Canada et certains pays européens aient déjà approuvé de tels ETF, les États-Unis se sont jusqu'à présent limités à autoriser des ETF basés sur des contrats à terme sur le bitcoin. Contrairement à la monnaie numérique proprement dite, ces ETF américains sont liés à des contrats dérivés basés sur la valeur du bitcoin. 

 

L'approbation de ces ETF Bitcoin est perçue comme un moyen d'élargir le cercle des investisseurs en bitcoin. Les avantages d'investir dans un ETF Bitcoin, comparé à l'achat direct de cryptomonnaie, sont nombreux. Ils incluent la simplicité de gestion, la sécurité réglementaire offerte par les ETF, et la fiabilité des courtiers traditionnels. De plus, les aspects fiscaux et réglementaires sont plus clairs pour les produits financiers traditionnels que pour les actifs numériques. L'ETF, en suivant la valeur du bitcoin, permet aux investisseurs de bénéficier de la performance de cet actif numérique dans un format familier. Cette option simplifie la gestion d'un portefeuille de cryptomonnaies et rend l'investissement dans le bitcoin plus accessible.

 

Cependant, il existe aussi des inconvénients. Les marchés des cryptomonnaies fonctionnent en continu, tandis que les ETF suivent les horaires des bourses. De plus, les ETF entraînent des frais de gestion, et leur investissement implique de faire confiance à des tiers dépositaires.

 

Suite à l'initiative de BlackRock pour un ETF Bitcoin, d'autres grandes entités financières ont soumis des demandes similaires. L'approbation de ces ETF pourrait conduire à un important afflux d'investissements dans le bitcoin.

Des entreprises variées, telles que Valkyrie, Franklin Templeton, ArkInvest, Grayscale, WisdomTree, Invesco Galaxy, VanEck, Bitwise et Fidelity, ont emboîté le pas à BlackRock. Grayscale, notamment, a longtemps cherché à convertir son Grayscale Bitcoin Trust en ETF. Après une action en justice contre la SEC, la Cour américaine a ordonné en août 2023 à la SEC de réexaminer le rejet de sa demande.

 

Les implications des ETF pour le bitcoin 

 

L'arrivée des ETF Bitcoin a provoqué un mélange d'enthousiasme et de préoccupations dans le monde des cryptomonnaies. D'un côté, les ETF sont perçus comme un moyen de démocratiser le bitcoin, offrant un accès facilité à l'investissement qui pourrait élargir son bassin d'investisseurs et potentiellement stabiliser et augmenter sa valeur marchande. Cette démocratisation est vue comme un pas essentiel pour légitimer les cryptomonnaies aux yeux des institutions financières et régulateurs traditionnels.

 

Cependant, certains craignent que l'institutionnalisation et le contrôle réglementaire associés aux ETF ne conduisent à une forme de normalisation ou de captation du bitcoin. Les ETF, en rapprochant le bitcoin de la finance conventionnelle, l'exposent à une réglementation et à des exigences de conformité accrues. Ce changement risque de compromettre certains principes fondateurs de Bitcoin, tels que la décentralisation, la résistance à la censure, la protection de la vie privée et l'autonomie financière. Des voix critiques s'élèvent aussi pour dire que l'intégration du bitcoin dans des produits financiers réglementés comme les ETF pourrait mener à une forme de captation réglementaire, influençant le bitcoin par les structures financières qu'il visait à remettre en question, et réduisant son rôle en tant qu'outil de liberté financière.

 

Bien que l'adoption institutionnelle soit avantageuse en termes d'investissement et de croissance, elle risque de diluer l'éthique originelle du bitcoin, qui est de fonctionner comme un système financier décentralisé et résistant à la censure. L'afflux d'investisseurs traditionnels via les ETF pourrait changer la perception et l'éthique entourant la cryptomonnaie. Contrairement aux premiers utilisateurs, attachés à la décentralisation et à l'autonomie, ces nouveaux investisseurs pourraient ne pas partager les mêmes convictions. En conséquence, les principes et objectifs initiaux de Bitcoin pourraient se diluer, avec une priorité donnée à la performance financière plutôt qu'aux aspects idéologiques et au changement sociétal.

 

Cette nouvelle tendance pourrait réorienter le discours sur Bitcoin, en mettant l'accent sur son potentiel financier plutôt que sur ses aspects révolutionnaires en tant que monnaie numérique décentralisée P2P, offrant une liberté financière et la possibilité d'améliorer les failles de notre système financier mondial.

Il existe également une préoccupation que les ETF Bitcoin puissent créer un scénario de "bitcoin papier", non soutenu par de réels bitcoins. Cette crainte est basée sur l'idée que les ETF pourraient mener à un système de réserves fractionnaires, où il y aurait plus de créances sur le bitcoin que de bitcoins réels, remettant en question le principe d'une offre limitée de 21 millions de bitcoins.

 

Malgré les inquiétudes des puristes du bitcoin, les ETF représentent une avancée importante pour les investisseurs individuels, en offrant un accès plus facile aux investissements en cryptomonnaies pour ceux qui trouvent l'achat et le stockage de bitcoins intimidants ou techniquement complexes.

 

Les ETF Bitcoin peuvent rendre l'investissement en bitcoins plus accessible, en proposant aux investisseurs individuels et institutionnels une voie familière, réglementée et potentiellement moins risquée de s'exposer aux variations de prix du bitcoin. Toutefois, ils comportent également certaines limites, des risques réglementaires potentiels et des coûts que les investissements directs en cryptomonnaies n'ont pas, et que les puristes et les adeptes de la liberté pourraient préférer éviter.

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🏠 Immobilier : Peut-on vendre un bien hérité si la succession n’est pas achevée ?

L'héritage d'un bien immobilier suscite souvent de nombreuses questions, notamment sur les possibilités de vente avant la finalisation de la succession. 


Lorsqu'une personne hérite d'un bien immobilier, seule ou en indivision, la question de sa vente se pose fréquemment. La clé réside dans la compréhension des étapes légales et fiscales indispensables avant de pouvoir procéder à la vente. Premièrement, il est essentiel d'obtenir un acte de notoriété. Ce document, rédigé par un notaire, identifie les héritiers légitimes et définit leur part respective dans l'héritage. En cas d'indivision, où le bien est partagé entre plusieurs héritiers, le consensus de tous est nécessaire pour vendre le bien. Le notaire joue un rôle central dans la gestion du patrimoine immobilier hérité. Il établit un inventaire complet des biens, des dettes, et évalue la valeur totale de l'héritage pour déterminer les droits de succession. Les héritiers ont alors un délai de six mois suivant le décès pour régler ces droits.

 

Concernant la vente en indivision, la législation française a évolué. Selon la loi de 2009, la vente d'un bien en indivision peut être initiée si deux tiers des indivisaires sont d'accord. Les autres héritiers sont alors informés et disposent de trois mois pour réagir. Si la maison est vendue à un prix supérieur à celui estimé pour la succession, les héritiers doivent s'acquitter de l'impôt sur la plus-value immobilière.


Vendre un bien immobilier hérité avant la clôture de la succession est donc possible en France, mais nécessite une approche minutieuse et conforme aux exigences légales et fiscales. Les héritiers doivent collaborer avec un notaire pour naviguer dans ce processus complexe. Cette démarche garantit que tous les aspects de la succession sont gérés équitablement et conformément à la loi, permettant ainsi une transition en douceur de la propriété héritée.

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🏦 Investissement : l'intelligence artificielle, un marché de 1300 milliards en 2030

L'intelligence artificielle (IA), autrefois reléguée aux romans de science-fiction, est désormais une réalité palpable qui façonne notre avenir. Avec des progrès technologiques fulgurants et un intérêt croissant de la part des investisseurs, le marché de l'IA est en passe de devenir un géant économique. Selon les prévisions, d'ici 2030, il devrait atteindre une valorisation stupéfiante de 1300 milliards de dollars.


L'année 2023 a marqué un tournant décisif pour l'IA, devenant un secteur privilégié pour les investissements, surtout avec des innovations comme ChatGPT d'OpenAI. Les géants de la technologie tels que Microsoft et Google ont massivement investi dans ce domaine, témoignant de son potentiel incommensurable. L'IA n'est plus une simple commodité technologique ; elle est devenue un moteur essentiel de croissance et d'innovation dans le monde des affaires.

L'impact de l'IA ne se limite pas à l'informatique ou à la technologie. Elle révolutionne des industries entières, de la santé à la logistique, en passant par la finance, la fabrication et le commerce de détail. En santé, l'IA contribue à des diagnostics plus précis et à des traitements personnalisés. Dans le domaine financier, elle permet des analyses de données plus complexes et des prévisions de marché plus exactes. Chaque secteur trouve dans l'IA des applications qui transforment radicalement ses opérations et stratégies.


Alors que nous avançons vers 2030, les prévisions concernant l'IA sont non seulement optimistes mais révolutionnaires. L'IA est sur le point de devenir une composante centrale de presque tous les aspects de notre vie quotidienne et professionnelle. L'apprentissage automatique, le traitement du langage naturel et la vision par ordinateur ne sont que quelques-unes des technologies d'IA qui continueront à évoluer et à s'intégrer dans de nouvelles applications, ouvrant la voie à des innovations inédites.

 

Pour investir dans l'IA, vous pouvez non seulement acheter des titres d'entreprise positionné dans l'IA comme Nvidia ou Microsoft ou bien des entreprises qui vont être chamboulés par l'IA comme les entreprises du secteur des semi-conducteurs. Des fonds actions vous permettront de ne pas avoir besoin de faire de stock-picking comme le fonds Oddo BHF Artificial Intelligence par exemple. 

 

Ceci n'est pas un conseil en investissement. 

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💸 Les annonces d’entreprises à noter de la semaine :

  • Frédéric Arnault nommé PDG de LVMH Montres.

 

  • La Commission européenne a donné son feu vert à la reprise du groupe Casino par un consortium emmené par l'homme d'affaires Daniel Kretinsky.

 

  • Le ministère de la Justice US est sur le point de déposer une plainte antitrust contre Apple.

 

  • Honda envisage un projet de 14 Mds$ pour la production de véhicules électriques au Canada, selon Nikkei.

 

  • Airbus se rapproche d'une importante commande de gros-porteurs de la part de Delta Air Lines. D'ailleurs, Airbus a livré 735 avions commerciaux en 2023, un record, pour 2094 commandes nettes.

 

  • Brunello Cucinelli annonce des ventes en hausse de 24% en 2023 et confirme ses prévisions pour 2024.

 

  • Le directeur général de Saint-Gobain, Benoit Bazin, s'est déclaré mardi "confiant" pour les perspectives du géant des matériaux en 2024.

 

  • Danone doit faire face à un procès sur la neutralité carbone de l'eau Evian aux Etats-Unis.

 

  • OVH en registre un tassement de ses revenus du T1 fiscal à 239,8 M€ et confirme ses prévisions 2024 et 2025.

 

  • LVMH et TikTok en pourparlers pour freiner les ventes de produits contrefaits.

 

  • Eiffage remporte deux lots du projet de reconversion de l’ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Paris.

 

  • Nexity remporte un appel d'offres d'Orange.

 

  • Google licencie des centaines de salariés dans ses branches hardware et assistant personnel.

 

  • Vinci relève son objectif de free cash-flow pour 2023.

 

  • Schneider Electric réalise une émission obligataire de 1,3 Md€ dans le cadre de son programme EMTN, en deux tranches de 7 ans (3%) et 11 ans (3,25%).

 

  • Stellantis et Arkema investissent dans la jeune pousse française Tiamat et ses batteries sodium-ion.

 

  • Microsoft dépasse la capitalisation d'Apple en séance, une première depuis 2021.

 

  • Hertz va vendre un tiers de ses véhicules électriques pour cause de demande insuffisante.

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Source : Les Echos, Investir, Investing, ZoneBourse, Reuters, ABC Bourse

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Récompense : Ruben Brami, sélectionné dans la Relève 2024 des 100 qui font le Patrimoine

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