L'Hebdo #156 : L’intelligence artificielle secoue les marchés sans les briser et le retard du CAC 40 s’accentue face aux autres indices mondiaux

📈 Les news qui ont fait bouger les marchés cette semaine

1. IA en tête mais prises de bénéfices ordonnées

La semaine a vu un recul ciblé des valeurs IA, plus prise de gains que retournement. Le Nasdaq 100 cède environ 2,8% sur la semaine et le S&P 500 près de 1,6%, tout en restant à environ 4% de leurs pics récents. Le VIX reste sous 20, signe d’une correction contenue et d’une logique de consolidation. Les interrogations portent sur les multiples, le PER 2025 médian des 20 plus grosses capitalisations US gravit autour de 34,6 quand la moyenne 10 ans du S&P 500 est proche de 18,6. Quelques locomotives ont soufflé le chaud et le froid, entre publications correctes mais jugées « pas assez spectaculaires » et annonces d’investissements géants dans l’IA qui nourrissent l’euphorie comme les doutes sur le retour sur capital. En Europe la teinte est plus terne, le Stoxx 600 recule d’environ 1,24% et le CAC 40 de 2,1%, avec des écarts sectoriels importants.

2. Taux, shutdown et commerce, les freins du moment

Le marché de taux a repris un peu de hauteur, le 10 ans américain remonte vers 4,15%, ce qui pèse mécaniquement sur les valeurs longues de duration, tech en tête. La probabilité implicite d’une baisse des Fed funds en décembre oscille, autour de deux tiers pour une détente contre un tiers pour un statu quo, sans données officielles pour trancher car le shutdown bloque la plupart des statistiques. La paralysie budgétaire dépasse désormais les records précédents, ses effets se diffusent dans l’économie et brouillent la lecture de la conjoncture. Côté risques politiques, l’audience à la Cour suprême sur la légalité des droits de douane de l’administration Trump ajoute un aléa directionnel pour le commerce mondial, avec un verdict attendu plus tard. En Europe, la Banque d’Angleterre reste en mode attentiste et les marchés de change évoluent sans rupture, l’euro rebondit modestement vers 1,16 dollar. Sur les matières premières, le Brent glisse vers 66 à 67 dollars, reflet d’anticipations d’offre confortable, tandis que l’or tient près de 4 000 dollars dans un climat d’incertitude.

3. Saison des résultats robuste mais très dispersée

Aux États-Unis, la saison T3 reste solide, le BPA agrégé du S&P 500 progresse d’environ 10,7% sur un an pour les sociétés déjà publiées, avec la banque et la tech comme principaux contributeurs. Cette robustesse cohabite avec des réactions boursières heurtées, les valorisations exigeantes créant un biais asymétrique à la déception. En Europe, la dispersion est marquée, avec des hausses notables sur quelques dossiers défensifs ou bien guidés et des replis appuyés sur les valeurs exposées à la réouverture ou aux capex data centers. Sur la semaine, les grands indices européens reculent malgré des publications globalement supérieures aux attentes. En Asie, la technologie a entraîné le mouvement, le Nikkei perd près de 3,9% et Séoul corrige après l’emballement sur les semi-conducteurs. En synthèse, les bénéfices tiennent, mais le marché exige soit des surprises positives répétées, soit une détente des taux, faute de quoi la consolidation peut s’étirer.

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📰 Le dossier de la semaine : L’intelligence artificielle secoue les marchés sans les briser, pourquoi l’équilibre reste essentiel

Le mois de novembre s’est ouvert sur une note d’incertitude. Après plusieurs mois de hausse quasi ininterrompue, les marchés actions ont marqué une pause, entraînés par une vague de doutes autour des valorisations dans le secteur de l’intelligence artificielle. La frénésie autour de l’IA, qui a propulsé les grandes capitalisations technologiques vers des sommets historiques, semble désormais se heurter à la réalité des chiffres.

Pour autant, cette correction ne remet pas en cause les fondamentaux. Les entreprises continuent d’afficher des résultats solides, les plans d’investissement dans l’IA se poursuivent à un rythme soutenu et les perspectives économiques restent globalement favorables. Autrement dit, il ne s’agit pas d’un retournement de tendance, mais plutôt d’un réajustement de valorisation après une phase d’euphorie prolongée.

L’IA reste un moteur de croissance, mais les excès de valorisation se corrigent

Le repli observé début novembre a été déclenché par les propos prudents de deux dirigeants de grandes banques américaines, qui ont mis en garde contre la surévaluation des valeurs technologiques. Après sept mois consécutifs de gains sur le Nasdaq, certains investisseurs ont préféré sécuriser leurs profits, provoquant un léger mouvement de rotation sectorielle.

Pourtant, les résultats des entreprises confirment la solidité du cycle actuel. Plus de 80 % des sociétés du S&P 500 ayant publié leurs comptes du troisième trimestre ont dépassé les attentes, un taux supérieur à la moyenne des cinq dernières années. La croissance bénéficiaire de l’indice atteint 12 % sur un an, signant le quatrième trimestre consécutif de progression à deux chiffres.

Les géants de la tech restent le principal moteur de cette dynamique, avec des bénéfices en hausse de 22 %. Amazon, Apple, Meta, Alphabet et Microsoft 

continuent d’afficher des perspectives de croissance supérieures à la moyenne. Leurs investissements massifs dans l’intelligence artificielle ne se traduisent pas seulement par une course à l’innovation, mais par un véritable enjeu stratégique : dans un monde où l’IA devient une condition de survie, ne pas investir reviendrait à se marginaliser.

Cette correction de marché semble donc plus liée à un ajustement de sentiment qu’à une remise en cause du potentiel de l’IA. Les bénéfices, la demande et les projets d’investissement demeurent sur une trajectoire ascendante.

L’ombre d’une bulle plane, mais la comparaison avec les années 2000 ne tient pas

Depuis le lancement de ChatGPT fin 2022, les grandes capitalisations technologiques ont bondi de près de 190 %, entraînant une hausse de 75 % du S&P 500. Mais cette envolée s’est accompagnée d’une concentration inédite : les dix premières valeurs représentent désormais plus de 40 % de la capitalisation totale de l’indice. Un record historique qui alimente les craintes d’une bulle.

Le cas de NVIDIA illustre cette démesure. Devenue la première entreprise au monde à dépasser les 5 000 milliards de dollars de valorisation, elle pèse à elle seule plus que la moitié de la capitalisation totale du marché européen des grandes capitalisations et près de 60 % de l’ensemble des petites valeurs américaines.

Pourtant, les parallèles avec la bulle internet du début des années 2000 s’arrêtent là. Les entreprises dominantes d’aujourd’hui ne sont pas des start-up spéculatives mais des groupes matures, rentables et disposant d’une trésorerie colossale. Leurs investissements sont financés par leurs propres flux de trésorerie, et non par la dette, ce qui les rend bien plus résilientes.

Si les valorisations restent élevées, elles sont soutenues par des profits réels et des perspectives crédibles. La Réserve fédérale, en phase d’assouplissement monétaire, constitue par ailleurs un environnement beaucoup plus favorable que celui de 2000, où la hausse des taux avait précipité l’éclatement de la bulle. Autrement dit, même si le marché de l’IA présente des signes de surchauffe, rien n’indique pour l’instant qu’il approche de son point de rupture.

L’intelligence artificielle et le marché du travail : promesse ou menace ?

La révolution de l’IA ne se limite pas aux marchés financiers. Son impact sur l’emploi devient également un sujet majeur. Les premières données publiées par les instituts privés, en l’absence de statistiques officielles à cause du shutdown américain, montrent une stabilisation fragile du marché du travail, mais aussi une montée en puissance des licenciements liés à l’automatisation.

Selon la société Challenger, Gray & Christmas, les annonces de suppressions de postes ont presque triplé en un an, et environ 6 % d’entre elles sont désormais directement attribuées à l’intelligence artificielle. Les métiers les plus touchés sont ceux de l’informatique et de la programmation, où les offres d’emploi ont chuté de près de 75 % depuis leurs sommets post-pandémiques.

Pour autant, cette transformation ne signifie pas une destruction nette d’emplois. Comme lors des précédentes révolutions technologiques, la période d’ajustement est souvent suivie d’une vague de créations dans de nouveaux domaines. Les gains de productivité générés par l’IA pourraient à terme stimuler la croissance et favoriser l’émergence de nouvelles professions, notamment dans la maintenance, la cybersécurité, les services aux entreprises et la formation. À court terme, la transition sera douloureuse pour certains secteurs, mais à long terme, l’IA devrait agir comme un moteur de modernisation du marché du travail.

Rester exposé à l’innovation sans tomber dans la surexposition

La correction observée début novembre peut être perçue comme un réajustement sain après un rally historique. L’enthousiasme autour de l’intelligence artificielle n’est pas terminé, mais il doit désormais composer avec une logique de sélectivité et de diversification.

Les perspectives économiques américaines demeurent solides : baisse progressive des taux directeurs, politique budgétaire légèrement accommodante, apaisement des tensions commerciales et investissements constants dans l’innovation. Ces éléments justifient un maintien de l’exposition aux actions, avec une préférence pour les grandes capitalisations américaines, tout en réduisant légèrement la part des valeurs technologiques les plus chères.

Dans ce contexte, la clé reste la diversification. Miser sur l’IA, oui, mais sans concentrer tout son portefeuille sur une poignée de titres. D’autres secteurs offrent des opportunités attractives : l’industrie, la consommation discrétionnaire, la santé ou encore les valeurs de taille moyenne, moins exposées aux aléas des valorisations.

La diversification géographique constitue également une protection efficace. Les marchés européens, les petites et moyennes capitalisations internationales ou encore les pays émergents profitent d’un environnement plus favorable, d’un dollar affaibli et de valorisations encore raisonnables.

Conclusion : le bon sens comme boussole dans un marché dominé par l’IA

L’intelligence artificielle continue de transformer les marchés et les économies à une vitesse impressionnante. Son potentiel reste immense, mais la prudence s’impose face à l’excès de concentration observé dans les indices boursiers.

La phase actuelle n’annonce pas la fin du cycle haussier, mais un tournant : celui d’un retour à la sélectivité et à la gestion équilibrée du risque. Rester investi, mais diversifié, apparaît plus que jamais comme la stratégie la plus rationnelle. En somme, l’IA secoue les marchés sans les briser. L’avenir appartient à ceux qui sauront garder le cap, sans se laisser emporter ni par l’euphorie ni par la peur.

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🏦 Investissement : Le retard du CAC 40 s’accentue face aux autres indices mondiaux

Rien ne semble devoir enrayer le décalage entre la Bourse de Paris et ses homologues étrangers. Depuis le début de l’année, le CAC 40 affiche une progression modeste de 7,7 %, quand l’indice paneuropéen STOXX 50 dépasse 14 %. À l’échelle mondiale, seuls le SMI suisse et l’indice australien ASX 200 font légèrement moins bien.

Si les tensions politiques en France ont pu, un temps, peser sur la confiance des investisseurs, elles n’expliquent pas tout. Selon plusieurs gérants, la véritable cause du retard du CAC 40 réside dans la dynamique des entreprises françaises elles-mêmes. Le marché sanctionne moins un risque politique qu’un affaiblissement des perspectives bénéficiaires.

Des résultats moins bons que leurs voisins européens

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les bénéfices par action des sociétés du CAC 40 devraient reculer d’environ 7 % en 2025, d’après le consensus Bloomberg. À titre de comparaison, la baisse attendue pour le STOXX 600, qui regroupe les grandes valeurs européennes, ne dépasse pas 2 %. Cette différence traduit un manque de dynamisme propre aux groupes français.

Pour Nadège Dufossé, membre du comité exécutif de Candriam, la contre-performance de la place parisienne “reflète davantage la faiblesse économique des entreprises que la situation politique du pays”. De son côté, Olivier Cassé, gérant chez Sycomore AM, estime que “la composition sectorielle du CAC 40 explique une large part de cette divergence”.

Autrement dit, les entreprises françaises ont simplement moins profité des moteurs de croissance qui ont dopé les autres marchés européens cette année.

Le luxe et la consommation sous pression

Le poids du secteur du luxe et de la consommation discrétionnaire constitue l’un des principaux handicaps du CAC 40. Ce segment, qui englobe le luxe, l’automobile et l’hôtellerie,  représente plus de 20 % de l’indice parisien, contre seulement 8 % du STOXX 600. Or, c’est précisément ce secteur qui traverse une période délicate.

Les grands groupes français sont particulièrement exposés aux tensions commerciales et aux fluctuations de devises. Michelin, par exemple, a revu ses prévisions à la baisse, citant une perte de compétitivité liée aux droits de douane américains. Stellantis estime de son côté à un milliard d’euros le coût de ces taxes pour l’exercice 2025.

La force de l’euro a également pesé sur les marges. En hausse de près de 12 % face au dollar depuis janvier, elle a amputé les résultats des groupes tournés vers l’international. Accor a ainsi annoncé une réduction de ses embauches et de ses investissements pour compenser un effet de change négatif estimé à 60 millions d’euros sur son résultat opérationnel.

Le ralentissement chinois frappe le luxe français

Autre coup dur pour l’indice parisien : le tassement du marché chinois. Longtemps considéré comme un relais de croissance inépuisable pour les maisons de luxe et les producteurs de spiritueux, l’empire du Milieu traverse une phase de ralentissement économique et de consommation.

Les prévisions des analystes sont sévères : une chute des bénéfices de 41 % pour Kering, de 14 % pour LVMH et Pernod Ricard, et de 3 % pour Hermès. Si la demande reste solide sur le long terme, la normalisation post-Covid et la montée des droits de douane ont freiné les ventes sur un marché clé pour ces groupes.

Des fragilités propres à certaines entreprises

La baisse du CAC 40 ne s’explique pas uniquement par les géants du luxe. D’autres poids lourds ont aussi pesé sur la performance de l’indice. STMicroelectronics a publié une forte baisse de ses résultats au troisième trimestre, affecté par la faiblesse du secteur automobile, l’un de ses principaux débouchés.

Même scénario du côté de TotalEnergies, pénalisé par la chute du cours du pétrole. Avec un baril de Brent autour de 64 dollars, soit 20 % de moins que la moyenne de 2024, les investisseurs anticipent un repli des profits du géant énergétique.

L’absence de relais technologique face à l’essor de l’IA

Contrairement à d’autres marchés, le CAC 40 reste faiblement exposé aux grandes tendances de la technologie et de l’intelligence artificielle. L’indice ne compte aucun acteur de taille comparable à ASML, Nvidia ou SAP, qui ont fortement contribué à la hausse des indices européens et américains.

“Le CAC 40 n’a pas de locomotive technologique. Capgemini et Publicis sont perçus comme des prestataires dépendants des budgets de leurs clients, et non comme des bénéficiaires directs de la révolution IA”, observe Olivier Cassé.

Les deux groupes ont pourtant mis en avant les effets positifs de l’IA sur leur rentabilité, mais les marchés restent prudents, redoutant une pression accrue des clients pour partager les gains de productivité liés à cette technologie.

Quelques poches de résistance

Tout n’est pas morose pour autant. Le CAC 40 bénéficie d’un positionnement favorable dans le secteur de la défense, un domaine porté par les tensions géopolitiques mondiales et les politiques de réarmement en Europe. Safran et Airbus figurent parmi les principaux contributeurs à la progression de l’indice cette année.

Le consensus des analystes anticipe d’ailleurs une croissance à deux chiffres des bénéfices des entreprises françaises de défense en 2025. Un secteur qui, à lui seul, a évité au CAC 40 une stagnation pure et simple.

Un retard conjoncturel ou structurel ?

Le décalage du CAC 40 avec ses pairs européens s’explique donc moins par un rejet de la France que par la nature même de son économie cotée. Très concentré sur le luxe, l’énergie et la consommation, l’indice manque d’exposition aux secteurs technologiques, industriels et financiers qui ont tiré la croissance mondiale depuis un an.

Reste à savoir si ce retard est temporaire ou structurel. Une reprise du marché chinois, un affaiblissement durable de l’euro et un redressement des marges dans le luxe pourraient rapidement changer la donne. À l’inverse, si la révolution technologique continue de redéfinir les marchés sans que la France y trouve sa place, la sous-performance du CAC 40 risque de s’inscrire dans la durée.

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💸 Les annonces d’entreprises à noter de la semaine :

  • Eurazeo a finalisé la cession de CPK (Carambar, Krema, Poulain) à Ferrero.

  • Ryanair dépasse les attentes au premier semestre et relève sa prévision de trafic annuel.

  • Mercedes-Benz va racheter jusqu'à 2 milliards d'euros de ses propres actions en un an.

  • Donald Trump impose que les meilleures puces IA de Nvidia ne soient vendues qu'à des entreprises américaines.

  • Berkshire Hathaway, avant le départ de Warren Buffett, affiche un record de trésorerie et reste prudente sur les marchés.

  • Coinbase en pourparlers pour acquérir la start-up BVNK, spécialisée dans les infrastructures de stablecoins, pour 2 milliards de dollars.

  • Stellantis a résilié son accord d'achat de matériaux pour batteries avec Novonix.

  • Edenred dévoile un plan stratégique et des objectifs sur la période 2025/2028.

  • Beneteau vise un retour à la rentabilité au second semestre.

  • AstraZeneca obtient le feu vert des actionnaires pour son introduction à la Bourse de New York.

  • Nokia va quitter la bourse de Paris, un héritage du rachat d'Alcatel, et fournira des équipements d'accès radio 4G et 5G à l'opérateur japonais SoftBank.

  • Netflix serait en pourparlers pour obtenir une licence pour les podcasts vidéo distribués par iHeartMedia, afin de concurrencer directement YouTube, a appris Bloomberg.

  • Samsung SDI en pourparlers avec Tesla pour fournir des batteries de stockage d'énergie.

  • Claude Bébéar, le "père" d'AXA, disparaît à 90 ans.

  • Capgemini et Orano déploient un robot humanoïde alimenté par l'IA dans des installations nucléaires en France.

  • American Airlines va supprimer des centaines d'emplois dans ses services administratifs, selon Bloomberg.

  • Engie annonce un Ebitda 9 mois de 10,8 milliards d'euros.

  • AstraZeneca publie un bénéfice plus élevé que prévu au T3.

  • Adecco annonce des résultats en baisse.

  • Google est en pourparlers préliminaires pour renforcer son investissement dans Anthropic, selon Business Insider.

  • Apple proche d'un accord d'un milliard de dollars par an pour utiliser l'IA de Google pour Siri.

  • JCDecaux prévoit un chiffre d'affaires globalement stable au 4e trimestre.

  • Olympus va supprimer environ 2 000 emplois.

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Source : Les Echos, Investir, Investing, ZoneBourse, Reuters, ABC Bourse

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