L'Hebdo #133: Le rebond se confirme grâce à l'apaisement des tensions commerciales et monétaires et comment bien déclarer ses revenus de location meublée ?
📈 Les news qui ont fait bouger les marchés cette semaine
1. Trump allume puis éteint l'incendie commercial avec la Chine
La semaine a démarré sous de mauvais auspices pour les marchés financiers, ébranlés par la combinaison d'une guerre commerciale relancée et d'attaques ouvertes de Donald Trump contre Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine. Dès lundi, Wall Street a lourdement chuté : les indices américains ont perdu autour de 2,5%, dans une ambiance plombée par l'absence de valeurs refuges même dans les grandes capitalisations technologiques. Le dollar a reculé nettement, tandis que l'or, valeur refuge par excellence, a atteint un sommet historique au-delà de 3 500 USD l’once. La situation devenait explosive : en s’en prenant à la Fed, Trump fragilisait la crédibilité des États-Unis sur les marchés internationaux.
Face à la panique grandissante et sous la pression de son propre camp, Donald Trump a rapidement infléchi son discours. En milieu de semaine, il a annoncé vouloir réduire une partie des droits de douane imposés à la Chine et affirmé qu’il n’envisageait finalement plus de limoger Jerome Powell. Ce revirement, bien qu'intervenu tardivement, a permis aux marchés de retrouver un peu de sérénité. Ce qui aurait pu dégénérer en crise financière a donc été, pour l'instant, maîtrisé. Cependant, cette séquence souligne la volatilité extrême introduite par une communication présidentielle imprévisible, qui rend tout scénario à moyen terme particulièrement incertain pour les investisseurs.
2. Scott Bessent devient la figure rassurante des marchés américains
Dans ce climat tourmenté, une figure s’est imposée comme un repère pour les marchés : Scott Bessent, secrétaire au Trésor. Alors que Donald Trump soufflait le chaud et le froid, Bessent a multiplié les signaux destinés à rassurer les investisseurs. Lors d’événements privés et par des fuites savamment orchestrées, il a laissé entendre que la guerre commerciale avec la Chine ne pouvait durer et qu'une désescalade était souhaitée à la Maison Blanche. Plus encore, il a pris soin de souligner le respect de l'indépendance de la Réserve fédérale, un point clé pour restaurer la confiance des milieux financiers.
Les données recueillies par Renaissance Macro montrent d'ailleurs que la simple apparition de Bessent dans les gros titres est associée à des hausses boursières. À l'inverse, les figures plus radicales comme Peter Navarro ou Howard Lutnick, lorsqu'elles prennent la parole, coïncident systématiquement avec des baisses de marché. Cette dynamique a renforcé l'image de Scott Bessent comme "l'adulte dans la pièce", celui capable de ramener un minimum de rationalité économique au cœur de l'administration Trump. Son rôle pourrait devenir encore plus central dans les semaines à venir, alors que la Maison Blanche tente de recoller les morceaux avec le monde des affaires et de préserver ses chances pour la présidentielle.
3. L'appétit pour le risque revient mais la prudence reste de mise
Malgré les soubresauts du début de mois, les marchés financiers ont réussi un redressement spectaculaire cette semaine. La volte-face de la Maison Blanche sur les droits de douane et l'arrêt des attaques contre la Fed ont alimenté un net regain d'optimisme. Le CAC 40 a bondi de 3,44%, le S&P 500 a gagné 4,59% et le Nasdaq 100 a progressé de 5,24%. Même en Europe, où la hausse est traditionnellement plus modérée, les indices ont rebondi avec entrain. Ce mouvement de reprise a été soutenu par plusieurs éléments complémentaires : une baisse des rendements obligataires américains, la stabilisation des indicateurs de volatilité comme le VIX, des espoirs de négociations commerciales renouvelées avec la Chine et d'autres partenaires asiatiques, ainsi que des résultats d'entreprises, dans l’ensemble, meilleurs qu’attendu.
Cependant, tout le monde garde en mémoire que cet équilibre reste fragile. Les marchés obligataires, réputés pour leur capacité d’anticipation, continuent d'afficher un certain scepticisme. Les craintes liées à l'inflation n'ont pas disparu, les perspectives économiques mondiales restent tendues, et les grandes puissances n'ont, pour l'instant, signé aucun accord formel sur les questions commerciales. De plus, l'attitude imprévisible de l'administration Trump fait peser un risque constant sur la visibilité à moyen terme. Les investisseurs reprennent donc des positions, mais avec prudence : prêts à surfer sur la reprise, tout en gardant un pied en zone défensive au cas où les négociations venaient à échouer.
📰 Le dossier de la semaine : Marchés financiers, le rebond se confirme grâce à l'apaisement des tensions commerciales et monétaires
Après plusieurs semaines d'incertitudes, les marchés actions et obligataires ont enregistré un solide rebond. L’assouplissement du discours commercial des États-Unis et l'apaisement des craintes concernant l'indépendance de la Réserve fédérale (Fed) ont redonné confiance aux investisseurs. Même si la prudence reste de mise, les signaux récents laissent entrevoir un scénario plus favorable pour les mois à venir.
Les tensions commerciales s'apaisent, mais la prudence reste de rigueur
La volte-face de l’administration américaine sur les tarifs douaniers a été un catalyseur majeur du rebond observé. Après avoir instauré des droits de douane élevés début avril, Washington a annoncé une pause de 90 jours sur l'application des nouveaux tarifs, sauf pour la Chine.
Mieux encore, selon plusieurs sources, les États-Unis envisageraient de réduire certains droits de douane sur les produits chinois. Pékin, de son côté, réfléchirait à exempter certains biens américains pour limiter la hausse des coûts. Parallèlement, les discussions bilatérales entre les États-Unis et la Corée du Sud ont été jugées "très positives", et des avancées ont été signalées dans les négociations commerciales avec l’Inde.
Ces évolutions indiquent que le pic d'incertitude commerciale est peut-être passé. Toutefois, tant qu’aucun accord concret n'est signé avec un grand partenaire économique, les marchés resteront vulnérables aux soubresauts de l’actualité.
La Fed retrouve un peu de sérénité
Autre point rassurant pour les marchés : la dissipation des craintes sur l’indépendance de la Réserve fédérale. Après plusieurs critiques publiques, Donald Trump a déclaré ne pas vouloir se séparer du président de la Fed, Jerome Powell. Cette clarification a contribué à stabiliser les marchés obligataires.
Les taux américains à 10 ans sont revenus dans leur fourchette attendue de 4,0 % à 4,5 %. Sur le plan économique, le scénario central reste celui d’un ralentissement maîtrisé : une croissance américaine attendue entre 1,5 % et 1,7 % et une inflation de cœur qui devrait culminer autour de 3,5 % à 4 % avant de refluer. Dans ce contexte, la Fed pourrait procéder à deux à trois baisses de taux au second semestre 2025, si les signes de ralentissement se confirment.
Un marché en phase de transition : quelles perspectives ?
Depuis le creux de début avril, le S&P 500 a rebondi de 10 %. Toutefois, l'indice reste à mi-chemin entre son point haut de février et son point bas d'avril.
Historiquement, après des corrections importantes, le retour à la normale prend du temps. L'absence d'une relance monétaire massive ou de soutien fiscal important, comme en 2018 ou 2020, rend peu probable un rebond rapide en V. Néanmoins, un retour progressif vers les niveaux de début 2025 semble envisageable, avec des phases de volatilité intermittentes.
Contrairement à 2008, il n'existe aujourd'hui aucun déséquilibre majeur dans l'économie américaine : le taux de chômage reste faible, la croissance des salaires dépasse celle de l'inflation depuis près de deux ans, et l'endettement des ménages reste maîtrisé.
Portefeuilles diversifiés : un avantage dans un environnement instable
Même si nous anticipons une année relativement plate pour les grands indices américains (S&P 500, Nasdaq ), les portefeuilles diversifiés pourraient mieux tirer leur épingle du jeu. Les marchés actions internationaux continuent de surperformer, et certains secteurs offrent encore de belles opportunités.
D'un point de vue sectoriel :
Le secteur de la santé aux États-Unis est attractif. Il combine résilience défensive et potentiel de croissance, et devrait afficher l'une des meilleures progressions de résultats au premier trimestre.
Le secteur financier, aux États-Unis comme au Canada, est également à surveiller. Il est moins exposé aux risques commerciaux et pourrait bénéficier d'un éventuel basculement de la politique économique vers des réductions d'impôts et une dérégulation.
Sur le front des entreprises, la saison des résultats bat son plein. Près de 60 % des sociétés du S&P 500 publieront leurs résultats entre le 21 avril et le 2 mai. Les premières tendances sont encourageantes : 75 % des entreprises ont dépassé les attentes, avec des surprises positives de 10 % en moyenne.
Cependant, il faudra rester attentif aux prévisions pour le reste de l'année. La prudence domine, notamment dans les secteurs liés à la consommation, où certains groupes évoquent un ralentissement de la demande.
En conclusion, après des mois de tensions, les vents pourraient tourner en faveur des marchés financiers, à condition que les avancées commerciales se confirment. Si la volatilité n’est pas totalement derrière nous, la perspective d’une modération des tensions commerciales et monétaires devrait soutenir progressivement les actifs risqués.
La clé pour les investisseurs reste la diversification, la patience et la sélection rigoureuse des secteurs et des géographies. Dans un contexte de transition économique, les portefeuilles bien construits pourraient traverser 2025 avec plus de sérénité qu’il n’y paraît.
🏠 Immobilier : Déclaration des revenus de location meublée en 2025, comment bien remplir sa déclaration ?
La fiscalité applicable aux locations meublées a connu plusieurs ajustements récents. Toutefois, pour les revenus perçus en 2024, les nouvelles règles ne s'appliqueront qu'à partir de 2025. Pour bien préparer votre déclaration d’impôts cette année, voici ce qu’il faut savoir selon que vous louez un meublé à titre professionnel ou non.
Location meublée : des revenus à déclarer dans la catégorie BIC
Lorsque vous louez un logement meublé, vos loyers ne sont pas considérés comme des revenus fonciers classiques. Ils doivent être déclarés dans la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), même si vous exercez cette activité de manière non professionnelle.
Deux régimes d’imposition sont possibles :
Le régime micro-BIC, plus simple ;
Le régime réel, plus complexe mais potentiellement plus avantageux si vos charges sont importantes.
Le régime micro-BIC : simplicité et abattement automatique
Si vous avez perçu moins de 77.700 euros de loyers en 2024, vous êtes automatiquement soumis au micro-BIC.
Concrètement, il vous suffit de :
Reporter le montant brut des loyers encaissés sur votre déclaration complémentaire 2042 C Pro.
L’administration fiscale appliquera ensuite un abattement forfaitaire de 50 %, destiné à couvrir vos charges (entretien, gestion, intérêts d'emprunt...).
Par exemple, si vous avez encaissé 50.000 euros de loyers en 2024 :
Votre revenu imposable sera réduit à 25.000 euros.
Vous serez redevable de l’impôt sur le revenu et des prélèvements sociaux (17,2 %) uniquement sur cette base.
Exception : pour les chambres d’hôtes et les meublés touristiques classés, l’abattement grimpe à 71 %, avec un plafond de recettes relevé à 188.700 euros.
Le régime réel : une option pour optimiser votre fiscalité
Au-delà du seuil de 77.700 euros, ou si vous en faites le choix, vous relevez du régime réel. Ce régime vous permet de :
Déduire l'ensemble des charges réellement supportées (intérêts d’emprunt, travaux, frais d'acquisition...).
Amortir chaque année la valeur du bien immobilier et du mobilier.
Cependant, choisir le régime réel suppose davantage de contraintes :
Vous devez établir une déclaration n°2031 BIC, accompagnée d’un bilan, d’un compte de résultat et d’un tableau des amortissements.
Cette déclaration doit être transmise par voie électronique via un tiers habilité (expert-comptable ou plateforme spécialisée).
Attention : si vous n’avez pas opté pour le réel lors de votre dernière déclaration, vous ne pouvez pas basculer au moment de remplir celle de 2025, sauf si vous débutez votre activité locative en 2024.
Plus-values immobilières : quelles règles pour la location meublée ?
Lorsque vous vendez un bien que vous aviez loué meublé, le régime d'imposition de la plus-value dépend de votre statut.
Location non professionnelle : vous relevez du régime classique des plus-values immobilières des particuliers. Le taux d’imposition est de 19 %, auquel s’ajoutent 17,2 % de prélèvements sociaux. Les amortissements pratiqués pendant la location ne sont pas pris en compte dans le calcul de la plus-value.
Location professionnelle : le régime applicable est celui des plus-values professionnelles. Cette fois, les amortissements réduisent la valeur nette comptable du bien, ce qui augmente mécaniquement le montant imposable.
Attention ! À compter du 15 février 2025, même les loueurs en meublé non professionnels ayant opté pour le régime réel devront réintégrer les amortissements dans le calcul de la plus-value imposable. Ce changement rendra la fiscalité des reventes plus lourde pour les locations en meublé.
En résumé, pour votre déclaration de revenus 2025 :
Vérifiez si vous relevez du micro-BIC ou du régime réel ;
Ne tardez pas à vous organiser si vous relevez du réel : une comptabilité spécifique est exigée ;
Anticipez l'impact fiscal d'une éventuelle revente de votre bien loué en meublé, surtout si vous êtes soumis au régime réel.
La location meublée reste un excellent levier de rendement, mais elle exige désormais plus de rigueur dans la gestion fiscale. Mieux vaut s'entourer de conseils adaptés pour éviter les mauvaises surprises et optimiser vos déclarations.
💸 Les annonces d’entreprises à noter de la semaine :
TotalEnergies annonce le démarrage de la production du champ offshore profond de Ballymore au large des Etats-Unis, opéré par Chevron (60%), dans lequel le français possède les 40% restants.
RTL Group (Bertelsmann) songe à relancer le projet de rapprochement entre M6 Métropole Télévision et TF1, a révélé Thomas Rabe au FT.
Rexel cède ses activités en Finlande à Ahlsell.
Roche va investir 50 milliards de dollars aux Etats-Unis au cours des cinq prochaines années.
UBS vend sa filiale de gestion de fortune en Inde à la société de gestion d'actifs 360 One Wam pour 36 millions de dollars.
Toyota envisage de produire le prochain RAV4 aux USA face aux droits de douane, a appris Reuters.
Danone confirme ses objectifs pour 2025.
Eurofins dégage un chiffre d'affaires de 1,77 milliard d'euros au T1.
Eiffage signe un contrat de 33,3 M€ en Espagne pour le circuit de F1 de Madrid, aux côtés d'Acciona.
BMW intégrera l'IA DeepSeek dans ses nouveaux véhicules en Chine plus tard cette année.
Boeing vend Jeppesen à Thoma Bravo pour 10,6 milliards de dollars.
Nissan va investir 1,4 milliard de dollars supplémentaires en Chine, selon un dirigeant.
Sanofi dépasse les estimations au T1 grâce à Dupixent et à ses nouveaux traitements.
BNP Paribas confirme ses prévisions au terme d'un trimestre record pour sa banque d'investissement.
EssilorLuxottica confirme ses perspectives malgré les droits de douane américains
STMicroelectronics publie un CA de 2,52 Mds$ au T1 2025, en baisse de 27,5%.
ArcelorMittal envisage de supprimer environ 600 postes dans sept sites en France.
Eni affiche une baisse de ses bénéfices moins importante que prévu, réduit ses dépenses d'investissement et confirme son programme de rachat d'actions.
Carrefour publie un chiffre d'affaires en hausse au 1er trimestre, malgré l'atonie en France.
Accor dépasse les prévisions de chiffre d'affaires pour le premier trimestre.
CMA CGM va lancer une OPA amicale sur Santos Brasil après avoir pris 51% du capital.
Source : Les Echos, Investir, Investing, ZoneBourse, Reuters, ABC Bourse