L'Hebdo #147 : Des marchés financiers solides cet été mais un avenir encore incertain et les avantages de l'assurance-vie pour optimiser sa succession
📈 Les news qui ont fait bouger les marchés cette semaine
1. Wall Street en quête de soutien monétaire
La semaine a été marquée par un retour en force des investisseurs américains sur les actions, avec un S&P 500 en progression et de nouveaux records battus. Le moteur principal reste l’anticipation d’un assouplissement monétaire de la Réserve fédérale dès sa réunion des 16 et 17 septembre. Les dernières statistiques sur l’emploi ont confirmé le ralentissement du marché du travail : seulement 22 000 créations en août, contre plus de 70 000 attendues. Ce chiffre, jugé décevant, a immédiatement fait baisser les rendements obligataires et renforcé la probabilité d’une réduction des taux directeurs d’un quart de point.
Pour les marchés, ce scénario est idéal : des données économiques assez faibles pour justifier une baisse de taux, mais pas catastrophiques au point de réveiller la peur d’une récession. Résultat : la tech a retrouvé son rôle de locomotive, avec Alphabet qui a bondi de 9% après une victoire judiciaire sur le front de l’antitrust, et Apple qui a gagné près de 4% dans son sillage. Ces performances consolident la domination des grandes capitalisations : les dix plus grosses entreprises américaines représentent désormais 40% du S&P 500, un niveau de concentration inédit. Si cette tendance soutient les indices, elle accentue aussi la vulnérabilité en cas de retournement brutal sur le secteur technologique.
2. L’Europe sous pression entre dette et politique
En Europe, la situation est plus contrastée. Le CAC 40 termine la semaine en baisse (-0,38%), freiné par deux poids lourds : Sanofi, qui a chuté de près de 6% malgré des résultats cliniques positifs mais jugés en demi-teinte, et LVMH, sanctionné après une note prudente d’analyste. Ces revers illustrent la fragilité des marchés européens, où quelques grandes capitalisations peuvent influer fortement sur les indices.
Au-delà des entreprises, ce sont surtout les tensions sur la dette publique qui ont inquiété les investisseurs. La France a dû proposer des taux supérieurs à ceux de la Grèce ou du Portugal pour placer ses obligations, conséquence directe du climat politique instable autour du gouvernement Bayrou. Le Royaume-Uni fait face à une situation similaire : son emprunt d’État à 30 ans affiche un rendement inédit depuis la fin des années 1990. Ces signaux renforcent la perception d’un risque budgétaire croissant en Europe, au moment même où la BCE doit trancher sur la trajectoire de sa politique monétaire (réunion le 11 septembre).
À cela s’ajoute un contexte géopolitique et diplomatique tendu : bras de fer commercial des États-Unis, incertitudes sur l’Ukraine, recomposition des alliances en Asie. Autant de facteurs qui poussent les investisseurs européens à plus de prudence, avec des volumes d’échanges souvent faibles et une volatilité accrue.
3. L’or au sommet, le pétrole en repli
Sur le marché des matières premières, la tendance de la semaine illustre le repositionnement des investisseurs face à l’incertitude. L’or a continué son ascension fulgurante, atteignant un nouveau record à 3 560 dollars l’once (+4,12% sur la semaine). Sa progression atteint désormais +35% depuis janvier, portée par les perspectives de baisse de taux de la Fed et par la recherche de valeurs refuges dans un climat politique et budgétaire instable. L’argent suit la même trajectoire avec plus de +40% depuis le début de l’année, soutenu par les flux spéculatifs et par la demande industrielle.
À l’inverse, le pétrole a cédé du terrain : le Brent a reculé de 2,7% à 65,55 USD, pénalisé par des stocks américains en hausse et des rumeurs de nouvelle augmentation de production au sein de l’OPEP+. Cette détente des prix reflète une offre excédentaire alors même que la demande mondiale donne des signes de ralentissement. Si la baisse du pétrole soulage les consommateurs et pourrait modérer l’inflation, elle fragilise en revanche les producteurs dont les coûts sont élevés, notamment aux États-Unis.
Ce contraste entre un pétrole en difficulté et des métaux précieux en plein essor illustre bien le climat actuel : les investisseurs privilégient la sécurité et la préservation du capital plutôt que l’exposition à des actifs cycliques.
📰 Le dossier de la semaine : Bilan mensuel des marchés financiers, des performances solides mais un avenir encore incertain
Depuis trois ans, les marchés financiers offrent des montagnes russes : secousses liées aux guerres commerciales, rebonds inattendus grâce aux politiques monétaires, et plus récemment, une envolée qui a surpris même les investisseurs chevronnés. Cet été 2025, les portefeuilles ont bénéficié de performances solides, mais une question demeure : comment se positionner pour la suite, alors que les incertitudes demeurent nombreuses ?
Des performances remarquables, mais inégales
En regardant les chiffres, il serait difficile de ne pas se réjouir. Les actions mondiales ont affiché des rendements allant de 8 % à 20 % sur un an, et sur trois ans, les performances annuelles tournent autour de 10 % à 20 %, largement supérieures aux moyennes historiques.
Les actions américaines, en particulier les grandes capitalisations, profitent à plein de la vague technologique et de l’essor de l’intelligence artificielle.
Les actions internationales, quant à elles, ont bénéficié de politiques budgétaires et monétaires stimulantes, ainsi que de la faiblesse du dollar, favorisant les exportations.
Les obligations, même si elles ont moins brillé que les actions, ont joué leur rôle de stabilisateur. Les obligations à haut rendement, portées par des spreads de crédit resserrés, ont offert des rendements supérieurs à 7 %, bien au-delà des attentes.
Ces résultats confirment un principe simple : la diversification paie. Ceux qui avaient conservé une allocation équilibrée actions-obligations récoltent aujourd’hui les fruits d’une discipline de long terme.
Quand les politiques monétaires dictent le tempo
Les banques centrales ont, une nouvelle fois, joué un rôle clé. Aux États-Unis, la Réserve fédérale a maintenu une politique accommodante, malgré des tensions inflationnistes. Le ralentissement progressif de l’économie et les signaux d’un marché du travail plus fragile poussent désormais les marchés à anticiper de nouvelles baisses de taux d’ici la fin de l’année.
Ces mouvements de politique monétaire ont un effet direct sur les portefeuilles :
Les actions cycliques (comme l’industrie, la consommation discrétionnaire ou l’immobilier coté) sont dopées par la perspective d’un financement moins cher.
Les obligations à long terme voient leur attractivité se renforcer, car un environnement de baisse des taux signifie des valorisations obligataires en hausse.
En revanche, les titres à haut rendement pourraient souffrir si la croissance venait réellement à ralentir, car la capacité de remboursement des entreprises deviendrait plus fragile.
Les gagnants sectoriels : tech, santé, finance
L’année 2025 marque aussi une nouvelle étape dans la répartition des performances sectorielles. Si la technologie reste l’étoile montante, tirée par l’intelligence artificielle, le cloud et les semi-conducteurs, d’autres secteurs connaissent un retour en force :
La santé, longtemps considérée comme défensive, combine désormais innovation et solidité structurelle, avec des marges robustes et une demande inélastique.
Les services financiers bénéficient d’un environnement de dérégulation progressive et de marges d’intérêts encore élevées.
La consommation discrétionnaire, enfin, profite d’une résilience étonnante des ménages malgré la hausse des prix, portée par un marché de l’emploi encore relativement solide et des revenus réels en progression grâce à la productivité.
Loin d’être homogène, cette répartition sectorielle rappelle aux investisseurs l’importance de ne pas tout miser sur une poignée de valeurs stars.
Tarifs douaniers et commerce mondial : le facteur d’incertitude
Impossible de parler des marchés sans évoquer les tensions commerciales. Les hausses de tarifs imposées par Washington sur une vingtaine de pays pèsent déjà sur certaines chaînes d’approvisionnement. Cependant, de nombreux accords bilatéraux – avec le Royaume-Uni, le Vietnam ou encore le Japon – viennent tempérer les craintes.
Le résultat est paradoxal :
Oui, les tarifs risquent d’alourdir la facture des entreprises et d’entamer le pouvoir d’achat des ménages.
Mais dans le même temps, la clarté accrue sur les règles du jeu rassure les investisseurs, qui peuvent ajuster leurs plans d’investissement avec plus de visibilité.
Pour les portefeuilles, cela signifie qu’il faut rester agile : les opportunités peuvent surgir de secteurs pénalisés à court terme, mais capables de rebondir rapidement dès qu’un accord est signé.
Obligations : entre prudence et opportunités
Les obligations n’ont pas été en reste. Même si elles ont affiché des rendements inférieurs aux actions, elles ont apporté une stabilité bienvenue. Les obligations à haut rendement ont connu des performances spectaculaires, mais leur valorisation tendue appelle à la prudence.
Les obligations investment grade américaines, surtout sur les maturités intermédiaires et longues, apparaissent attractives :
Elles permettent de verrouiller des taux encore élevés,
Elles offrent un potentiel de plus-value en cas de nouvelles baisses de taux,
Elles restent un refuge relatif face aux aléas géopolitiques.
À l’inverse, les obligations internationales apparaissent plus fragiles, freinées par l’inflation et des incertitudes fiscales dans certaines régions.
Que retenir pour son portefeuille ?
La leçon la plus claire de ce premier semestre 2025 est que les marchés savent surprendre. Les investisseurs qui ont paniqué en 2024 en sortant partiellement de leurs allocations actions ont souvent manqué la reprise. Ceux qui sont restés investis, diversifiés et disciplinés en tirent aujourd’hui les bénéfices.
Mais attention : le risque n’a pas disparu. Les prochains mois seront marqués par :
une possible modération de la croissance liée à l’effet retard des tarifs douaniers,
des volatilités accrues liées aux échéances électorales et aux débats budgétaires,
une dépendance accrue aux bénéfices des entreprises pour justifier des valorisations déjà élevées.
Conclusion : rester diversifié, mais guidé
Les performances récentes montrent que rester investi est la clé, mais il serait naïf de croire que la trajectoire sera linéaire. Dans cet environnement, trois conseils se dégagent :
Diversifier largement entre classes d’actifs, zones géographiques et secteurs.
Privilégier la qualité, tant dans les actions (grandes entreprises solides, secteurs innovants) que dans les obligations (investment grade de maturité intermédiaire).
S’appuyer sur une gestion professionnelle pour éviter les erreurs émotionnelles et capter les bonnes opportunités.
Avec des marchés au plus haut, l’heure n’est pas à la spéculation hasardeuse mais à une allocation réfléchie, construite sur vos objectifs patrimoniaux de long terme.
🏠 Succession : L’assurance-vie, un atout majeur pour transmettre son patrimoine
Transmettre son patrimoine sans alourdir la facture fiscale est une préoccupation centrale pour de nombreux épargnants. Alors que les droits de succession peuvent atteindre 45 % entre parents et enfants et jusqu’à 60 % en l’absence de lien direct, l’assurance-vie offre un cadre fiscal unique. Bien utilisée, elle permet non seulement de protéger ses proches, mais aussi de dégager des liquidités pour payer les droits et réduire considérablement la facture fiscale.
Une exonération totale pour le conjoint ou partenaire de Pacs
L’assurance-vie se distingue avant tout par un avantage puissant : lorsque le bénéficiaire est le conjoint ou le partenaire de Pacs, le capital transmis échappe totalement à l’impôt. Cette exonération s’applique quel que soit l’âge auquel le souscripteur a versé ses primes et quel que soit le montant transmis.
Dans certains cas particuliers, les frères et sœurs peuvent également bénéficier d’une exonération totale, à condition de remplir plusieurs critères stricts : être célibataire, veuf ou divorcé, avoir plus de 50 ans ou souffrir d’une infirmité empêchant de travailler, et avoir vécu avec le défunt pendant les cinq années précédant son décès.
Une exonération partielle pour les autres bénéficiaires
Pour les enfants, concubins, parents éloignés ou amis, l’exonération est plus limitée et dépend principalement de l’âge du souscripteur au moment du versement des primes.
Primes versées avant 70 ans : chaque bénéficiaire profite d’un abattement de 152.500 €, peu importe son lien de parenté avec l’assuré. Au-delà, un prélèvement spécifique s’applique : 20 % jusqu’à 700.000 € et 31,25 % au-delà.
Primes versées après 70 ans : l’abattement chute à 30.500 €, tous bénéficiaires confondus. Au-delà de cette somme, les capitaux sont soumis aux droits de succession classiques selon le lien de parenté.
À noter que les intérêts et plus-values générés par le contrat échappent à toute taxation, ce qui renforce l’attractivité de ce support.
Le rôle clé du démembrement de la clause bénéficiaire
Une stratégie souvent utilisée consiste à désigner le conjoint survivant comme usufruitier et les enfants comme nus-propriétaires. Dans ce cas, l’abattement de 152.500 € est partagé entre les bénéficiaires selon le barème fiscal de l’usufruit. Chaque enfant bénéficie ainsi de son propre abattement, ce qui peut démultiplier les avantages.
Des économies fiscales substantielles
Prenons un exemple concret : une personne verse 50.000 € sur un contrat après ses 70 ans au profit de son neveu et de sa nièce. Au décès, le contrat vaut 71.150 €. Chacun reçoit 35.575 €. Grâce à l’abattement de 30.500 € réparti entre eux, les droits à payer ne dépassent pas 981 € chacun, alors qu’une transmission classique par testament aurait coûté plus de 15.000 € par bénéficiaire.
Cet écart montre à quel point l’assurance-vie peut transformer la facture fiscale d’une succession.
Une stratégie à anticiper
Bien que l’assurance-vie soit extrêmement avantageuse, elle nécessite une stratégie de long terme. Les choix de clauses bénéficiaires, le moment des versements (avant ou après 70 ans), ainsi que la répartition entre usufruit et nue-propriété doivent être réfléchis avec soin. Mal rédigée, une clause bénéficiaire peut priver la famille d’une partie des avantages attendus.
L’assurance-vie est l’un des outils les plus puissants pour optimiser sa transmission. Elle permet d’alléger les droits de succession, de protéger le conjoint survivant et d’anticiper la répartition du patrimoine. Mais pour en tirer le meilleur parti, il est essentiel de bâtir une stratégie personnalisée.
Être accompagné par un conseiller en gestion de patrimoine vous permet de rédiger correctement vos clauses, d’anticiper la fiscalité et d’intégrer votre assurance-vie dans une vision globale de votre transmission. Bien utilisée, elle n’est pas seulement une épargne, mais un véritable levier de protection et d’optimisation patrimoniale.
💸 Les annonces d’entreprises à noter de la semaine :
Air Liquide annonce la saisie de ses actifs en Russie.
Crédit Agricole annonce qu'Indosuez Wealth Management finalise l'acquisition de la Banque Thaler.
PepsiCo renforce sa présence sur le marché des boissons énergisantes en augmentant sa participation dans Celsius.
Xiaomi a livré plus de 30 000 véhicules électriques en août.
Airbus doit livrer des avions à un rythme record pour atteindre son objectif annuel, après avoir livré une soixantaine d'appareils en août, ont indiqué lundi des sources industrielles et des analystes.
Rexel lance une émission obligataire 2030 de 400 MEUR.
Deutsche Bank, Siemens Energy et ArgenX entreront dans l'Euro Stoxx 50 le 22 septembre à la place de Nokia, Stellantis et Pernod Ricard.
Microsoft va supprimer 10% de ses effectifs en France.
Amazon prévoit d'investir plus de 4,4 MdsUSD en Nouvelle-Zélande.
Canal+ (Vivendi) négocie une prise de contrôle d'UGC à moyen terme.
Nvidia dément une rumeur de pénurie de GPU H100/H200.
Walt Disney va payer 10 millions de dollars pour mettre fin à la plainte des Etats-Unis concernant la collecte illégale de données sur les enfants.
LG Energy Solution remporte des commandes de batteries auprès de Mercedes-Benz.
Jaguar Land Rover (Tata Motors) "gravement perturbé" par une cyberattaque.
Le trio Orange-Iliad-Bouygues Telecom envisage de former un consortium pour reprendre les actifs d'Altice, selon La Lettre.
CVC Capital Partners annonce une hausse de l'EBITDA au premier semestre à 493 millions d'euros.
La néobanque Revolut embauche l'ex-dirigeant de Société Générale, Frédéric Oudéa.
Orsted poursuit l'administration Trump pour avoir suspendu un projet éolien offshore de 1,5 milliard de dollars. Orsted qui revoit à la baisse ses prévisions de bénéfices pour 2025 en raison de vents plus faibles.
Mercedes-Benz étudierait les possibilités d'implantation d'une usine en Afrique du Sud en raison des droits de douane américains.
Cet été, Nvidia a dû louer 10 000 de ses propres puces d'IA à l'entreprise de cloud Lambda pour 1,3 milliard de dollars sur quatre ans, révèle The Information.
Source : Les Echos, Investir, Investing, ZoneBourse, Reuters, ABC Bourse